J’ai eu la chance d’avoir un merveilleux cadeau à Noël de la part de maman, un stage de filage ! Vous connaissez ma passion pour le tricot et le crochet, j’aime toucher à tout au niveau créatif, surtout lorsque c’est en lien avec le fil. Le filage m’a donc attiré il y a peu, notamment lorsque j’ai déménagé et que j’ai rencontré des personnes ayant des montons avec de la laine dont ils ne se servaient pas. Je me suis dis mais quel gâchis, il faudrait que j’apprenne à filer pour l’utiliser et la tricoter ! En plus j’en parlais déjà en 2017 dans un TAG ! C’est maintenant chose faite !

Christel et son Elevage KerLA

Mon stage s’est déroulé dans l’élevage KerLA en Mayenne. Cet élevage appartient à Christel Chipon qui donne les cours de filage. Le stage dure deux jours durant lesquels on est à la ferme de Christel, entouré d’alpagas… Un paradis ! Christel nous accueille merveilleusement, j’ai beaucoup apprécié son accueil, son écoute, nos conversations avec les deux autres stagiaires et tous ses poilus tous plus gentils les uns que les autres. J’ai été impressionnée par sa détermination et sa force de gérer seule son élevage et de leur donner tant d’amour. En effet, Christel connaît très bien ses alpagas et ce n’est pas chose courant. L’alpaga est un animal très stressé, très sensible, qui a besoin de soins particuliers. Il est vraiment indispensable de se renseigner auprès des bonnes personnes avant de se lancer dans un élevage ou même d’en avoir à la maison pour de l’entretien de jardin. Christel est spécialisée sur le sujet et de très bons conseils. Elle donne d’ailleurs des stages à ce sujet. Son expertise, que ce soit autant pour les alpagas que pour le filage, ont été très enrichissants.

Le stage de filage

Le stage se déroule donc sur deux jours pendant lesquels on apprend à filer depuis la toison jusqu’à l’écheveau. Il y a une partie de cours théorique pour apprendre ce qu’est une fibre, comment l’analyser, comment la préparer et ensuite de la pratique.

Tri et cardage

On apprend à trier une toison, à la laver, et à la préparer. La préparation passe par le cardage. Christel a de très nombreux objets pour que l’on puisse tout essayer : peignes pour les fibres longues, cardes à main, cardeuses à rouleaux, palette à laine…etc. C’est très intéressant de pouvoir tout essayer pour se faire une idée de ce que l’on préfère faire. Personnellement, j’ai adoré faire des rolag et les filer. En plus, les fibres d’Alpaga de Christel sont d’une grande qualité (et si douces !), c’était un réel plaisir à toucher et à travailler.

Filage au fuseau

Arrive ensuite la partie pratique : la transformation de la fibre en fil, donc le filage ! On commence à apprendre à filer au fuseau. Je n’en avais jamais utilisé et ça m’a beaucoup plu. Il existe différents types de fuseau, notamment deux : les suspendus (que l’on utilise en marchant) et les supportés (que l’on utilise assis). La technique du filage au fuseau n’est pas simple au premier abord, mais plus on s’entraine, plus on y arrive. On a pu l’amener chez nous pour s’entrainer le soir, j’ai adoré passer ma soirée à filer. J’ai également passé ma nuit à rêver de fil ! C’était drôle.

Filage au rouet

Après avoir essayé le fuseau, on passe sur le rouet ! Il existe plusieurs types de rouets, les rouets à simple entrainement et les rouets à double entrainement. Christel en avait plusieurs, on a eu le choix d’utiliser ceux que l’on voulait pour que l’on puisse se faire une idée des différences qu’ils ont.
J’ai d’ailleurs pu amener un vieux rouet que j’avais à la maison mais malheureusement il n’est pas utilisable car la bobine est collée et il n’y a pas d’épinglier, il faudrait remplacer cette pièce pour que je puisse l’utiliser… Je vais voir si je peux arriver à en trouver une sinon j’en achèterai un. Je remercie d’ailleurs Christel d’avoir pris du temps pour le faire marcher !
Pour filer, nous avons appris la technique de base qui est le filage lissé ou worsted spinning. La deuxième étape c’est la technique du filage laineux ou woollen spinning, lorsque l’on est au point avec la première technique. Nous nous sommes concentrées sur la première.
J’ai senti une facilité par rapport au fuseau et en même temps une difficulté dans la compréhension du geste. Ça a été un peu compliqué, mais finalement au fur et à mesure de la journée je me suis détendue et j’ai réussi à trouver le geste qui est hyper relaxant. J’ai d’ailleurs passé ma nuit à faire du rouet imaginaire, sentant mes pieds faire le mouvement… haha je suis folle je crois !
On a eu la chance d’essayer différents types de fibres : de l’alpaga, du mouton, du lama, même des fibres végétales comme le lin. Passer de l’alpaga au mouton est un peu déstabilisant mais j’ai eu plus de facilité avec le mouton. Mais quand je suis repassée sur de l’alpaga je me suis rendue compte que je m’étais amélioré dans mon geste.
J’ai pu filer pas mal de fibres, et on a fait deux bobines en tout. Avec ces deux bobines, on a appris la technique du retors simple. On va entremêler les fils des deux bobines entre eux pour en former un seul.

Mise en écheveau

C’est ensuite le moment où l’on transforme notre fil en écheveau. Là aussi, Christel avait de nombreux instruments qu’on a pu essayer, à échaudoir à bras, en parapluie ou encore un niddy-noddy. Et c’est comme ça que j’ai fait mon écheveau. Je suis si fière de lui et de moi ! Y’a pas à dire, faire quelque chose de ses doigts, nous permet de ressentir un énorme bien-être !
C’était très sympa à faire car j’ai l’habitude de transformer l’écheveau en pelote pour tricoter le fil, et là c’est moi qui ai fait l’écheveau.
Cet écheveau je pense le garder précieusement. Au début j’avais envie de le tricoter, mais franchement ce fil est plutôt un fil artistique car comme vous le voyez ce n’est pas du tout équilibré donc très compliqué pour en faire quelque chose de joli… Et en plus, Christel nous a dit que les fileuses gardaient toutes leur premier écheveau filé.
On repart alors les étoiles plein les yeux, euh les alpagas plutôt, et avec un livret d’explications hyper complet !

Aller au bout de ses passions !

Pour conclure cet article, j’ai envie de vous conseiller d’aller au bout de vos passions, d’écouter votre petite voix intérieur qui vous dit de vous lancer, d’essayer, et vous rencontrerez des personnes passionnées qui vous apporteront tant. En plus de cette rencontre avec Christel, il y avait deux autres stagiaires avec moi, avec qui on avait de nombreux points communs, et je trouve ça fou, de se retrouver toutes les quatre en pleine Mayenne, à avoir des sujets de débats passionnants et de partager autour du fil ensemble. Bref, ce stage de filage m’a rendu heureuse et m’a fait aimer la vie ! Et si vous avez envie d’apprendre à filer, je pense que vous l’aurez compris, je vous conseille ce stage les yeux fermés !

Les précieuses infos

Voilà les liens pour avoir accès aux informations sur l’élevage et l’activité de Christel et les informations sur le stage.

> Le site de Christel et son élevage KerLA Alpaga
> Voir les infos sur le stage de filage

Si vous savez déjà filer, elle vend également les fibres brutes de ses alpagas.
> Voir sa boutique

Bon tricot , Carofoliz

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